Les interactions entre le stress et le diabète sont complexes. D’un côté, le stress peut participer à la survenue d’un diabète et de l’autre, vivre avec le diabète peut provoquer du stress. Éclairage sur la nature de ces relations et sur les principales stratégies à mettre en place pour réduire le stress dans sa vie quotidienne.
Comment le stress peut-il influencer le diabète
et la glycémie ?
Lorsqu’une personne vit avec un diabète, son quotidien peut devenir stressant.
En effet, en étant obligé de planifier son repas et mesurer son taux de sucre dans le sang (glycémie) quotidiennement, la personne diabétique est susceptible de ressentir un stress.
Ce phénomène est d’autant plus important lors des premiers mois après le diagnostic de diabète.
Si le stress est souvent une conséquence de la maladie, il peut aussi être un facteur favorisant sa survenue.
Des travaux ont établi un lien entre des niveaux élevés de stress ou de dépression au cours de sa vie et un risque accru de développer un diabète de type 2.
Différents facteurs stressants peuvent occasionner un diabète comme :
• Une expérience traumatique (accident, perte subite d’un proche, etc)…
• Un stress général avec une difficulté à gérer ses émotions au quotidien (comme l’hypersensibilité.
• Un stress au travail (burn-out, perte d’emploi…
• Des problèmes de sommeil.
Les mécanismes psychiques et physiologiques expliquant ce lien entre stress et survenue de diabète sont encore mal compris. Ce que l’on sait néanmoins c’est que le stress influence :
• Le style de vie (tabagisme, alcoolisme, problèmes de comportements alimentaires, addictions aux substances ou addictions comportementales, dépression, etc…
• Le fonctionnement du système nerveux et du système immunitaire (système de défense de l’organisme).
• Le fonctionnement le système hormonal.
En effet, le stress émotionnel peut perturber le fonctionnement hormonal d’un individu et provoquer une élévation du taux de cortisol (hormone du stress) qui peut provoquer une hausse de la glycémie.
D’autres hormones sont influencées par le stress comme l’adrénaline, l’ocytocine et la vasopressine permettant de réguler les fonctions urinaires et la pression sanguine.
Un excès fréquent de cortisol dans l’organisme favorise la prise de poids, car après le pic de stress, un signal de faim est souvent envoyé au cerveau pour reconstituer les réserves de graisses.
De plus, en période stressante, les cellules du corps deviennent résistantes à l’insuline (hormone hypoglycémiante) pour avoir accès à l’énergie.
Au fil du temps, les événements stressants répétés peuvent entraîner une résistance des cellules à l’insuline, autrement dit, un diabète de type 2.
Des pistes pour réduire le stress, une cause
et une conséquence possible du diabète
Si vous souffrez d’un diabète et que vous souhaitez mieux contrôler votre stress pour bien gérer votre maladie métabolique ou que vous souffrez d’un stress influençant votre glycémie, vous pouvez pratiquer différentes activités visant à faire baisser votre niveau de stress.
Les moyens pour lutter contre le stress sont :
• La pratique d’une activité physique régulière : marcher, nager…
• Pratiquer la méditation comme la méditation pleine conscience.
• Suivre une psychothérapie pour comprendre sa mauvaise gestion émotionnelle.
• Retrouver un sommeil réparateur.
• Se réserver des moments pour soi (moments privilégiés avec la famille et les amis, prendre soin de son corps avec des massages ou des soins cosmétiques, se décontracter en réalisant une activité qui nous procure du bien-être (lecture, cuisine, bricolage, arts créatifs, shopping, etc…)
Même si les chercheurs avancent de nombreuses théories pour expliquer la relation entre le diabète et le stress, de nombreuses études sont encore nécessaires pour comprendre les différents mécanismes physiologiques les reliant.
Du nouveau dans la prévention du diabète de type 2
Le diabète de type 2 est une maladie chronique en plein essor, en France comme dans de nombreux pays à travers le monde.
Rien qu’en France, plus de 3 millions de personnes sont aujourd’hui traitées médicalement pour un diabète de type 2.
Pour lutter contre cette pathologie, étroitement liée au mode de vie, la prévention est un enjeu essentiel.
Récemment, de nouvelles études suggèrent de nouvelles pistes à explorer pour retarder l’apparition d’un diabète de type 2.
Pas d’effet d’une supplémentation en vitamine D
Récemment, des chercheurs ont mené une étude sur 2 423 adultes présentant un risque élevé de diabète de type 2 ou prédiabétiques.
Ils se sont intéressés à l’effet d’une supplémentation en vitamine D3, à raison de 4 000 UI par jour.
En effet, des travaux antérieurs avaient montré une association entre des faibles taux de vitamine D et le risque de développer un diabète de type 2.
Cette étude a révélé que la supplémentation en vitamine D diminuait le risque de diabète de type 2 de 12 %, une baisse non significative.
La piste d’une supplémentation en vitamine D pour prévenir le diabète de type 2 n’apparaît donc pas intéressante, d’après les résultats de cette étude.
L’intérêt du yoga
Autre piste explorée par les chercheurs dans la prévention du diabète, la pratique du yoga. Dans une étude, des chercheurs ont analysé les données de plus de 3 000 sujets prédiabétiques, avec un haut risque de développer un diabète.
La pratique du yoga pendant 3 mois permettait de réduire de moitié le risque de développer un diabète de type 2.
La moitié des patients ayant pratiqué le yoga ont vu leur hémoglobine glyquée (HbA1c, reflet de l’équilibre glycémique sur les 3 derniers mois) se normaliser, contre seulement
40 % dans le groupe contrôle.
Cet effet bénéfique du yoga était similaire, quel que soit le poids corporel des participants.
L’effet positif du yoga sur le risque de développer un diabète de type 2 reposerait sur l’apprentissage du contrôle de soi et sur une amélioration de l’alimentation.
Le yoga serait donc à conseiller chez toutes les personnes présentant un risque élevé de diabète de type 2.
Comment prévenir le diabète de type 2 ?
Le diabète de type 2 est sans contexte la maladie métabolique la plus fréquente en France, avec plusieurs millions de personnes diagnostiquées et traitées, et certainement autant qui ignorent leur statut diabétique.
Or cette pathologie chronique peut provoquer à moyen – long terme de graves complications.
Les autorités de santé publique cherchent à lutter contre le diabète de type 2 par trois grands axes :
• La prévention et le dépistage.
• La prise en charge des patients.
• La recherche de nouvelles options thérapeutiques.
Fondamentalement lié au mode de vie, le diabète de type 2 peut être prévenu chez les sujets à risque, notamment en adoptant un mode de vie sain, c’est-à-dire avec une alimentation saine et équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière.
Mais la prévention du diabète de type 2 ne s’arrête pas là.