Les diabétiques sont tout aussi concernés. Détectables par simple palpation et analyse
de sang, les troubles de la thyroïde sont assez fréquents. Ils concernent 1 personne sur 20
dont majoritairement des femmes. Il existe différentes formes de maladies qui se distinguent par leur origine, leurs symptômes
et leur évolution. Toutes répondent bien aux traitements. Et, détecté précocement,
même le cancer de la thyroïde est curable.
Les signes de la maladie (l’hyperthyroïdie, la glande s’emballe)
Une production exagérée d’hormones thyroïdiennes entraîne souvent un amaigrissement alors que l’appétit reste inchangé ou est augmenté. Chez les personnes âgées, on enregistre plutôt une perte de l’appétit et une faiblesse musculaire dans les cuisses. Lorsqu’une seule partie de la glande produit trop d’hormones, on parle d’hyperthyroïdie nodulaire. Parmi les autres symptômes qui ne sont pas forcément tous présents en même temps : des diarrhées, une difficulté à supporter la chaleur, une transpiration excessive et une soif plus fréquente dues à une augmentation du métabolisme, une accélération du rythme cardiaque (palpitations), une plus grande irritabilité (nervosité, agressivité), une sensation de gêne au niveau du cou avec un gonflement parfois visible ainsi qu’une perte de tonus des cheveux.
Chez les femmes, les règles peuvent devenir irrégulières.
Non traitée, l’hyperthyroïdie peut entraîner des difficultés de conception. Parmi les formes évoluant spontanément vers la guérison, la thyroïdite subaiguë de Quervain, d’origine virale et qui nécessite la prise d’anti-inflammatoires.
Plus rare, la thyroïdite du post-partum qui survient après l’accouchement, guérit au bout de 2 à 4 mois.
La maladie de Basedow
L’hyperthyroïdie est due le plus souvent à la présence dans le sang d’un anticorps qui pousse la thyroïde à produire trop d’hormones, ce qui provoque un gonflement de la glande (goitre). D’origine auto-immune et génétique, la maladie de Basedow survient le plus souvent chez les femmes de 40-50 ans. Le surmenage, un choc affectif et des facteurs environnementaux peuvent jouer un rôle déclencheur chez les personnes prédisposées.
On reconnaît aussi la maladie de Basedow aux signes oculaires :
Simple irritation ou exophtalmie (rétraction des paupières rendant le regard exorbité). Un tiers des personnes développant cette maladie présentent un seul épisode. À long terme et sans soins, les complications se situent au niveau du cœur (insuffisance cardiaque). Elles cèdent au traitement de l’hyperthyroïdie et aux bêtabloquants.
Située devant le larynx et la tranchée, la glande thyroïde se présente sous la forme d’un “nœud papillon” composé de deux petits lobes reliés en leur milieu. Malgré sa petite taille, moins de 30 g, cette glande endocrine joue un rôle important. En sécrétant et en déversant dans le sang des hormones constituées principalement d’iode, appelées «thyroxine» (T4) et «ditri-iodothyronine» (T3), elle stimule les métabolismes glucidiques, lipidiques et protidiques. Elle a aussi une action sur la taille, le poids, le système nerveux et le fonctionnement intellectuel. Il faut savoir que les hormones thyroïdiennes sont produites à partir de l’iode contenue dans les aliments, d’où l’importance d’une alimentation équilibrée en iode comprenant des fruits, légumes, poissons et fruits de mer.
Les ennemis de la thyroïde
Si l’on en croit les statistiques, après l’incident de Tchernobyl, (en 1986), on a enregistré dans les régions où est passé le nuage radioactif, une recrudescence des problèmes thyroïdiens. Et, par la suite, des cancers de la thyroïde, notamment chez les enfants et les femmes, plus sensibilisés que les hommes de par leur système hormonal spécifique.
En dehors de la radioactivité, d’autres facteurs fragilisent la glande thyroïde. Ce sont: le tabac et le stress. La fumée de cigarette a la faculté de ralentir la métabolisation de l’iode et de favoriser l’hypothyroïdie. Quant au stress, il déséquilibre la glande thyroïde en permettant l’invasion des «anticorps antithyroïdiens».
L’hypothyroïdie la glande s’endort
Une insuffisance en hormones thyroïdiennes provoque des symptômes caractéristiques ne se manifestant qu’au bout de plusieurs mois.
Au départ, le patient se sent surtout fatigué. Ensuite, il peut présenter des symptômes qui n’apparaissent pas tous ensembles : dépression, baisse de l’énergie et de la mémoire, ralentissement du rythme cardiaque, pâleur excessive, sensibilité au froid, prise de poids avec tendance à la constipation, règles abondantes…
La thyroïdite lymphocytaire chronique ou « thyroïdite de Hashimoto » est la forme la plus fréquente. Elle est d’origine auto-immune et se manifeste par un gonflement ferme au niveau de la trachée (goitre). Dans de rares cas, cette forme d’hypothyroïdie se complique d’un cancer des ganglions lymphatiques.
Les contrôles sanguins permettent de faire le point
Le diagnostic :
En cas de suspicion de thyroïdite, le diagnostic repose sur l’examen sanguin, la palpation du cou et la scintigraphie de la glande thyroïde. Le généraliste ou l’endocrinologue demande des renseignements sur l’origine géographique ou ethnique de son patient. Il cherchera à savoir quels médicaments il prend.
Les traitements :
D’une façon générale, ils agissent efficacement.
• L’hypothyroïdie se traite avec des comprimés à base d’hormones qui visent à normaliser les taux sanguins de T4 et de TSH.
• Pour l’hyperthyroïdie, le but du traitement est de bloquer la sécrétion de la glande thyroïde à l’aide d’antithyroïdiens. Le traitement dure environ 18 mois. Dans certains cas, il faut retirer chirurgicalement une partie de la glande thyroïde ou faire appel à la médecine nucléaire en administrant de l’iode radioactif qui va se fixer sur la glande.
• La guérison se fait le plus souvent sans séquelles mais des risques de rechute sont possibles.
• Lors de la maladie de Basedow, l’exophtalmie (yeux exorbités) demande des soins particuliers : port de lunettes protectrices, larmes artificielles pour humidifier la conjonctivite. Parfois, il faut avoir recours à des anti-inflammatoires, à la radiothérapie ou à une intervention chirurgicale. Le tabac est à proscrire.
Quand faut il consulter ?
Les problèmes de thyroïde se détectent facilement et précocement. Il ne faut pas hésiter à consulter un médecin dès l’apparition des premiers symptômes : fatigue, perte ou prise de poids. Un traitement précoce voire préventif (léger dérèglement) permet d’éviter une aggravation.
Certaines affections peuvent être associées à l’hypothyroïdie (diabète sucré, ménopause précoce, stérilité, angor, tétanie, vitiligo …).
De même, certains médicaments iodés (antiasthmatiques, antirhumatismaux, lithium …) sont « goitrigènes ». Il ne faut pas négliger les contrôles sanguins. De même, après tout traitement, il est recommandé de faire des check-up réguliers.
Le Diabétique doit procéder à un contrôle régulièrement (Tous les 2 ans).
Pour en savoir plus :
– Problèmes de thyroïde – Dr A. Toft – Éditions Marabout.
– Les hormones – Dr H. Sacksick – Éditions J’ai Lu.