Les amateurs de bon vin, vont se réjouir. Les chercheurs ne cessent de vanter les qualités du breuvage préféré de Bacchus. Ainsi certains de nos ancêtres, qui avaient un «petit penchant» tout-à-fait légitime et honorable pour la bouteille, se servaient du vin en usage externe ou interne pour traiter toutes sortes de maux. Ambroise Paré, par exemple, utilisait le précieux breuvage pour désinfecter les blessures de guerre de ses patients. «À la guerre, comme à la guerre…» ! Toutefois notre célèbre chirurgien n’avait pas tort. Les polyphénols contenus dans le vin ont bel et bien des propriétés antimicrobiennes, capables de tuer germes et bactéries. On s’est aperçu depuis que le sauternes, en particulier, était capable de détruire en quelques minutes une culture de colibacilles ou de salmonelles, des substances responsables de bien des intoxications alimentaires. Apprécié pour ses qualités gustatives mais aussi médicinales, le vin est l’une des plus anciennes boissons mais aussi l’un des tout premiers remèdes. Jusqu’au siècle dernier, il servait de support aux potions médicamenteuses et les médecins administraient des vins aux herbes pour traiter toutes sortes d’affections. Si ces breuvages nous semblent un peu désuets à l’ère des antibiotiques, il n’a pas fini de susciter pour autant l’intérêt des chercheurs. En 1974, le docteur François Maury, a écrit une thèse dans laquelle il fait apparaître que chaque organe déficient de notre corps pouvait être stimulé par un cru de vin : le graves pour lutter contre l’anémie, le corbières pour combattre l’asthme, etc.
Un bon stimulant
D’une façon générale, le vin est un excellent stimulant de l’appétit et de la digestion. Il aide notamment à bien digérer les viandes. D’ailleurs ses vertus bactéricides sont mises à profit depuis longtemps dans les marinades et dans la cuisine du gibier. Les tanins contenus dans le vin rouge ont la particularité d’agir sur les fibres lisses de la musculature digestive. Pour les digestions difficiles, on recommande le médoc, qui accroît la tonicité de la musculature gastrique. Quant à la présence de vitamines du groupe B, elles expliquent les vertus antineurasthénique et antifatigue du vin. Il a été démontré également qu’une petite consommation de bon vin rouge améliorait les contractions de l’intestin et de la vésicule biliaire, et pouvait atténuer les coliques spasmodiques.
Une protection pour le cœur
De nombreuses études réalisées autour du French Paradox ont démontré l’action protectrice du bon vin sur le cœur. On s’est aperçu que les tanins du vin contenaient de la vitamine P, une vitamine qui solidifie les vaisseaux sanguins, du bêta-carotène et de la vitamine E, aidant à lutter contre le vieillissement cellulaire. Selon une hypothèse plus récente, c’est surtout grâce à ses polyphénols, des substances ayant des propriétés antioxydantes, que le vin a une action protectrice des artères. Ceci expliquerait pourquoi en France, et notamment dans les régions viticoles du Sud, où on «lève volontiers le coude», le taux de mortalité par infarctus est largement inférieur à celui du Nord de la France et de pays tels que l’Irlande ou les États Unis.
C’est la dose qui compte !
Pas de doute, un petit verre de vin, ça fait du bien et ça «requinque» ! Toutefois, il ne faut pas tomber dans le tonneau. Car le vin a aussi son revers de médaille. Faut-il le rappeler, en France, l’alcoolisme tue directement ou indirectement chaque année, des milliers de personnes (cirrhose du foie, tumeur cérébrale, accidents de la route) ? En fait, au-delà de 1 g d’alcool par kg de poids corporel par jour, l’alcool est dangereux pour la santé. Ainsi, la dose limite à ne pas dépasser est de 75 cl de vin par jour pour un travailleur de force, et de 50 cl pour une femme ou une personne sédentaire. En fait, 2 «petits canons» de «grand» vin par jour, semblent constituer une dose raisonnable et recommandée pour aider à la prévention des maladies cardio-vasculaires et maintenir son moral au «beau fixe».
Quel vin choisir ?
Pour profiter des bienfaits du vin, suivre ses papilles gustatives et opter pour des grands crus (VDQS ou AOC), moins «trafiqués» que les vins ordinaires. De même, le vin biologique offre toutes les garanties aromatiques et sanitaires souhaitables. Un grand principe : miser sur la qualité et non sur la quantité (CQFD !).
Le vin et le diabétique
Le vin contient du sucre, le diabétique ne doit donc pas en boire… Par ailleurs le vin est excellent sur le plan cardio-vasculaire. Le dilemme est là !. Que faire ? Selon le taux de votre glycémie, faire une petite dérogation de temps en temps en prenant qu’un seul verre, lors d’un repas pauvre en sucre et en gras. Ne pas créer d’accoutumance. Ce verre de vin doit être occasionnel (choisir un bordeaux de préférence, riche en tanin).
> Atout forme
Produit de la fermentation alcoolique des raisins frais écrasés ou de leur jus, le vin est une boisson complexe aux multiples composants. On en dénombre près de 300, parmi lesquels des acides organiques, des tanins et pigments flavonoïdes, ainsi que des constituants aromatiques volatiles. Le vin renferme également beaucoup de minéraux (surtout du potassium) et des vitamines (essentiellement du groupe B).