Bien que le lait soit largement consommé en Europe, on observe depuis plusieurs années une controverse quant aux effets positifs de la consommation de lait de vache sur la santé. Certains scientifiques assurent que le lait est un excellent aliment santé, tandis que d’autres soutiennent le contraire… pourtant l’industrie laitière nous bombarde de publicité sur les bienfaits du lait sur la santé des os. Intéressons-nous de plus près à l’intérêt de consommer du lait…
Que contient le lait ?
Le lait contient plusieurs vitamines et minéraux, dont le calcium et la vitamine D (ajoutée), essentiels au maintien de la santé osseuse. D’autres composés bioactifs sont présents dans le lait et auraient des effets bénéfiques sur la santé. C’est le cas de la lactoferrine, une protéine qui joue un rôle dans la lutte contre les infections.
Composé à 86,6% d’eau, le lait de vache comprend 4,1% de graisse, 3,6% de protéines, et 5% de lactose. Il contient également 0,7% de minéraux, dont le calcium (113 mg /100 g).
En plus d’être une source de calcium, le lait contient aussi du phosphore, de vitamines B2,
B12 et D. En quantité moindre c’est aussi une bonne source de sélénium, de vitamines A et B5.
Les lipides (matières grasses)
Le lait contient des acides gras saturés et du cholestérol. Cet apport varie du simple au double selon que le lait est entier, demi écrémé ou écrémé.
Pour 100 ml de lait :
• Le lait entier : 3,6 g
• Le lait demi écrémé : entre 1,54 et 1,8,g
• Le lait écrémé : moins de 0,3 g
Le lactose
C’est le sucre du lait et doit être dissocié par une enzyme «lactase», pour être digéré correctement. La mauvaise digestion du lactose fait qu’il reste dans l’intestin, et provoque parfois des troubles intestinaux.
Il y a du lactose dans de nombreuses préparations telles que les gâteaux, les entremets, les laitages sucrés, les gratins à la béchamel… En revanche, il n’y en a pas dans les fromages car il est transformé lors de la fermentation. Les yaourts ou fromages blancs sont à préférer au lait car le lactose est déjà «prédigéré» de part sa fabrication.
Cependant, afin de répondre à la demande, l’industrie du lait propose aussi des laits allégés en lactose et des laits sans lactose pour les personnes qui le digèrent ma…Cela aurait tendance à confirmer que l’appareil digestif humain n’est pas bien équipé pour digérer le lactose contenu dans le lait.
La caséine
La caséine est la protéine du lait et pose aussi un problème d’assimilation. L’intestin humain ne contient pas la présure des veaux qui leur permet de «cailler» la caséine. Le lait de vache, particulièrement riche en caséine (5 fois plus que le lait humain) est difficile à assimiler après l’âge de 3 ans car notre l’organisme ne dispose plus de l’enzyme (L-caséase) nécessaire à sa bonne digestion. Passé cet âge, il devient donc peu à peu de plus en plus allergisant et difficilement assimilable par l’organisme. En outre, Il serait à l’origine de certaines formes d’asthme, de problèmes cutanés et d’allergies diverses (acné, eczéma, psoriasis …).
Le calcium
Le calcium est un minéral qui joue un rôle important dans un grand nombre de fonctions, notamment le bon fonctionnement des muscles, de la transmission nerveuse, la sécrétion des hormones, la croissance, la solidité des os et des dents. Il aide également à prévenir la perte osseuse et l’ostéoporose.
Le calcium est un élément nécessaire à la croissance des enfants, et au maintient d’une bonne santé générale. D’après les études, la consommation de lait pendant l’enfance favoriserait la croissance.Toutefois, Les médecins déconseillent la consommation de lait de vache avant l’âge d’un an car il est trop riche en protéines et ne contient pas suffisamment d’acides gras essentiels et de fer pour assurer les besoins quotidiens de l’enfant.
La biodisponibilité du calcium
La biodisponibilité est le degré auquel un aliment est absorbé et utilisé par le corps. La biodisponibilité du calcium varie selon le type d’aliment. En clair, cela veut dire que si certains aliments sont riches en calcium, votre organisme n’en utilise qu’une partie :
une portion de 250 ml de lait fournit environ 300 mg de calcium et la fraction absorbée sera de
32 % tandis qu’une portion de 125 ml (ou 80 g) de brocoli fournit environ 35 mg de calcium et la fraction absorbée sera de 61 %. Toutefois, même si le calcium du brocoli a une meilleure biodisponibilité, il faudrait en consommer une portion plus importante (environ 400 g) afin d’obtenir la même quantité de calcium absorbé que dans un verre de lait. Afin de respecter les recommandations en calcium, la biodisponibilité du calcium est un élément important à considérer.
La controverse du lait
Il existe de nombreuses études contradictoires sur les effets positifs ou néfastes du lait sur la santé de l’être humain. Il est vrai que l’industrie du lait financent énormément d’études, qui démontrent toutes les effets positifs d’une consommation de lait au quotidien, on le comprend pour vendre plus de lait.
En revanche, les études et recherches indépendantes de l’industrie laitière démontrent les effets nocifs du lait sur la santé.
Quant-aux directives européennes en matière de santé, elles recommandent de consommer 3 portions quotidiennes de produits laitiers par jours dont du lait, environ un demi litre de lait par jour.
Les maladies cardio-vasculaires
Le lait, qui contient des acides gras saturés et du cholestérol, a longtemps été soupçonné de causer les maladies cardio-vasculaires. Cependant, de plus en plus d’études confirment que la consommation de lait et de calcium ne serait pas associée aux maladies cardio-vasculaires et à l’infarctus du myocarde. Une étude clinique récente, publiée par une équipe de chercheurs de l’Université Laval à Québec, révèle que les gras trans d’origine naturelle, tels que ceux présents dans les produits laitiers, ne seraient pas dommageables pour la santé cardio-vasculaire, même lorsqu’ils sont ingérés en quantité relativement élevée. En quantité très élevée (environ 10 g par jour), les gras trans naturels auraient toutefois le même effet négatif sur le cholestérol sanguin que les gras trans industriels, soit une diminution du «bon» cholestérol (HDL) et une augmentation du «mauvais» cholestérol (LDL).
Certaines études rendent le lait responsable de certains cancers, notamment de la prostate chez homme et du cancer du sein chez la femme. Mais là encore, il est difficile de savoir de quelles études tenir compte pour se faire une opinion objective.
Le lait et l’ostéoporose
Le lait est une source de vitamine D, cette dernière étant ajoutée au lait industriel est nécessaire pour que l’organisme soit en mesure de fixer le calcium. En théorie, le lait devrait être donc bénéfique pour lutter contre l’ostéoporose. Pourtant, de plus en plus d’études mondiales, et en particulier une étude américaine récente menée sur 96 000 personnes pendant 22 ans, affirment le contraire. Le lait augmenterait le risque de fracture de la hanche et d’ostéoporose.
L’ostéoporose est une maladie qui ne se résume pas à la consommation de lait ou pas. D’autres facteurs jouent un rôle essentiel, tel que les protéines. Par exemple, une consommation en excès de protéines induit une production excessive d’acide au niveau biologique. Afin de combattre cette acidité corporelle dans le sang, le corps libère du calcium de l’intérieur de ses os dans le flux sanguin. Lorsque l’apport en calcium est insuffisant ou lorsqu’on est atteint d’ostéoporose, un régime fort en acide peut entraîner une perte osseuse et une décalcification.
Le lait étant riche en protéine, on peut facilement imaginer qu’une grande consommation de lait est un facteur aggravant pour l’ostéoporose.
Le lait et le diabète
Le lait n’est pas interdit au diabétique s’il est consommé sans excès, rappelons qu’une personne atteinte de diabète doit avoir une alimentation équilibrée et sans excès. Le lait a un indice et une charge glycémique faible, ce qui permet aux personnes atteintes de diabète d’en consommer sans provoquer une hausse brutale du taux de sucre dans le sang.
En revanche, des études récentes suggèrent une relation entre le lait et le diabète de type 1 chez les enfants ayant une histoire familiale positive au diabète. Cela concernerait uniquement les enfants avec une hérédité de diabète.
La liste des études en tout genre sur le lait augmente au fil du temps et lorsqu’on est pas un scientifique, il est difficile de faire un choix…
Entre le pour et le contre ?
On entend fréquemment que ce n’est pas «naturel» de boire du lait puisqu’aucun animal ne boit le lait d’une autre espèce animale. On dit également que l ‘homme est le seul mammifère à boire du lait à l’âge adulte…Certes, mais nous sommes aussi la seule espèce à cuire les aliments, à cultiver des légumes, s’habiller ou moudre le café…Si on se contentait de se nourrir sur le modèle des autres mammifères, une grande partie de notre alimentation et de notre système économique disparaîtrait…
Aujourd’hui, il est largement établi que génétiquement l’être humain n’est pas programmé pour boire du lait de vache, et en effet, certaines populations n’en consomment pas (tels certains pays asiatiques) sans avoir pour autant de carence en calcium ou plus de cas d’ostéoporose.
En revanche, en Europe nous en consommons beaucoup…peut-être trop ! Sans parler du lait dans le café qui rend ce dernier particulièrement indigeste, nous utilisons du lait dans la préparation de nombreux desserts ou de sauces…Il fait parti de notre culture, même pour ceux qui en consomment peu bien qu’ils apprécient son goût.
Le lait n’est peut-être pas l’aliment idéal, il a certainement quelques effets néfastes et quelques effets positifs, en revanche son goût est délicieux et lorsque l’on n’a pas d’intolérance ou d’allergie au lait, il parait difficile de s’en priver totalement. Dans le doute, il est préférable de limiter sa consommation de lait et de privilégier les produits laitiers fermentés mais s’en priver totalement lorsqu’on adore le lait serait absurde si cela ne nous pose pas de problème de digestion.
De la même façon qu’il serait absurde de se priver totalement de lait lorsqu’on adore son goût ou les préparations à base de lait, il serait tout aussi absurde de se forcer à en consommer si on n’aime pas le lait sous prétexte d’avoir un appaort en calcium suffisant pour une bonne santé générale.
Si le calcium est présent en bonne quantité dans le lait, il est également présent en quantité équivalente voire même davantage dans de nombreux aliments, tels que certains légumes, poissons, la farine de soja, les algues, etc.
Quelques exemples pour 100 g :
• Le lait contient 113 mg de calcium
• Les sardines en boîtes : 400 mg
• Le parmesan : 1 200 mg
• Les amandes : 250 mg
• Le persil : 250 mg
• Les épinards : 168 mg
• Le cresson : 210 mg
• Le chocolat : 105 mg