La mode, les réseaux sociaux, les commerces de diététique, vantent les bienfaits du Noni sur la santé,  en affirmant haut et fort… efficace contre le diabète, contre les cancers, contre… etc…  ce qu’il faut savoir avant de « foncer » tête baissée sur ce produit à la mode !

 

Historique du Noni

On pense que les Polynésiens font un usage médicinal du Noni depuis plus de 2000 ans. Traditionnellement, toutes les parties de la plante sont utilisées : feuilles, racines, écorce, fleurs et fruits. On a répertorié une quarantaine de remèdes traditionnels renfermant l’une ou l’autre des parties de la plante.

 

Indications

En usage interne : combattre les infections bactériennes, virales, parasitaires ou fongiques; prévenir la formation ou la prolifération de tumeurs; soulager les rhumatismes et l’arthrite; traiter les troubles menstruels.

En usage externe : traitement des blessures, des plaies et de l’inflammation

Posologie du Noni : Les données sont insuffisantes pour suggérer un dosage pour les usages traditionnels et pour les allégations des nouveaux usages des extraits et du jus de Noni que l’on retrouve dans le commerce.

Les usages externes comprennent principalement le traitement des blessures, des plaies et de l’inflammation.

Les usages internes sont très variés : rhumatismes, arthrite, troubles menstruels, maux de gorge, diarrhée, cancer, stimulation du système immunitaire, infections bactériennes, virales, parasitaires ou fongiques, etc.

Même si les fruits mûrs de Noni dégagent une odeur désagréable, plusieurs explorateurs européens ont rapporté que les Polynésiens les consommaient, surtout en période de disette.

Les jus et concentrés de Noni du commerce ont généralement subi une transformation qui permet de masquer l’odeur des fruits. Les extraits secs de Noni, présentés sous forme de capsules ou de comprimés, permettent également de pallier cet inconvénient.

Le jus de Noni a connu un essor considérable grâce aux campagnes de promotion des réseaux à paliers multiples le présentant comme une panacée: aux États-Unis les ventes ont quintuplés en 20 ans.

Le Noni fait l’objet d’une culture commerciale tant dans les îles du Pacifique, comme Tahiti et Hawaï, qu’en Australie et, plus récemment, en Floride.

 

Jus de Noni : des allégations en attente de preuves scientifiques

Les distributeurs de jus de Noni affirment, dans leurs sites Internet ou sur leurs dépliants publicitaires, que leur produit peut soulager ou guérir de nombreuses maladies comme le cancer et le diabète, en passant par l’hypertension, les allergies, les migraines, sans oublier la maladie d’Alzheimer, la fibromyalgie, l’arthrite et l’obésité…

Aucune de ces allégations ne repose sur des données cliniques de qualité.

Récemment, un comité scientifique européen s’est penché sur une demande d’autorisation de mise en marché présentée par le fabricant du Tahitian Noni® Juice.

Le comité ne s’est pas opposé à la vente de Noni en Europe, mais a précisé : «Bien que certains bénéfices nutritionnels soient prêtés au jus de Noni, les données examinées par le Comité n’ont fourni aucune preuve que ces bénéfices soient supérieurs à ceux d’autres jus de fruits.»

La vente de Noni est permise en Europe, où tout nouvel aliment ou ingrédient doit être approuvé avant d’être mis en marché.

Précautions et contre-indications

Grossesse et allaitement : bien qu’aucun effet indésirable n’ait été rapporté concernant la consommation de Noni durant la grossesse ou l’allaitement, certaines sources estiment que les femmes enceintes et celles qui allaitent devraient s’abstenir d’en consommer par mesure de précaution.

Notons que, traditionnellement, les Polynésiennes buvaient du jus de Noni pour refaire leurs forces après l’accouchement, donc durant la période d’allaitement. Par contre, les feuilles et le fruit ont déjà été utilisés de façon traditionnelle pour provoquer les menstruations ainsi que pour leur effet abortif.

Effets indésirables : Toxicité pour le foie : des troubles du foie ont été rapportés chez des personnes qui avaient bu du jus de Noni. Mais, un panel scientifique européen a conclu qu’il est peu probable qu’une consommation normale de jus de Noni cause des dommages au foie.

Une étude ultérieure est arrivée aux mêmes conclusions.

On s’était inquiété de la possible présence de substances dommageables pour le foie et pour l’ADN (anthraquinones) dans le jus de Noni, parce que les racines de l’arbre en contiennent.

Mais, il n’y a pas d’anthraquinones dans le jus de Noni selon une analyse toxicologique publiée.

 

Interactions avec le Noni
• Avec des plantes ou des suppléments : aucune connue.

• Avec des médicaments : diurétiques d’épargne potassique (triamtérène, spironolactone, etc.)
Le potassium apporté par le jus de Noni, qui en contient autant que les jus d’orange et de tomate, pourrait modifier le taux sanguin de potassium contrôlé par ce type de diurétiques.

• Inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA : énalapril, lisinopril, etc.) : théoriquement, la consommation de jus de Noni, dont la richesse en potassium est comparable à celle des jus d’orange et de tomate, pourrait faire augmenter les taux sanguins de potassium parce que ces médicaments diminuent l’excrétion du potassium.

• Warfarine : en stimulant l’effet détoxiquant du foie, la consommation des fruits pourrait diminuer les effets de la warfarine, un anticoagulant de synthèse. Un seul cas a été rapporté jusqu’à présent.

Sources : Américan Diététic University