La MTC est un système de soins complet datant de 5000 ans environ. Elle découle d’une vision globale de l’être humain en interaction avec son environnement car l’Homme fait partie intégrante de la nature.
Elle s’attache à comprendre les causes profondes des déséquilibres en questionnant sur les habitudes de vie (nutrition, rythme de vie, sommeil), le lieu de vie (habitation, climats), les émotions actuelles ou anciennes (séparation, changement de travail, deuil…). Le système des méridiens (ou canaux) parcourant tout le corps est un système complexe transportant les informations nécessaires au bon fonctionnement corporel et mental.
La MTC agit sur l’énergie vitale de l’individu en stimulant certains points d’acupuncture par exemple. Cette énergie vitale est la résultante d’une énergie innée stockée dans les reins, issue de l’héritage des parents et aïeux et l’énergie acquise, apportée par la nutrition, la respiration, l’ensoleillement et toutes les stimulations intellectuelles, émotionnelles etc.…Les émotions participent au fonctionnement corporel et mental de l’être humain car elles sont liées aux organes/entrailles et à leurs méridiens. Chaque organe est dédié à une émotion. L’acupuncture est un des moyens utilisé par la MTC ; c’est la plus connue mais ce n’est pas la seule technique utilisée par cette discipline. Citons également la calorification par la moxibustion (armoise), les conseils en nutrition et phytothérapie chinoises et les massages An Mo Tui Nas. Le qìgōng, technique dont les bienfaits sont remarquables, ne fait pas partie historiquement de la MTC, je n’en parlerai donc pas. Les concepts de « Qi » (traduit par énergie ou respiration), le Yin et le Yang sont toutes les informations dont le corps et l’esprit ont besoin pour fonctionner. En MTC, le corps et l’esprit ne sont pas séparés puisque les méridiens connectés aux organes desservent toutes les parties du corps. Or nous savons aujourd’hui que le cerveau, responsable de nos émotions a besoin de nutriments, d’hormones, d’influx nerveux pour fonctionner. Enfin, l’hygiène de vie issue de la M.T.C est un pilier essentiel pour préserver la santé.
La MTC a un système complexe de compréhension des relations organes, entrailles, méridiens, sang, liquides organiques mais pour des raisons évidentes, l’auteure a simplifié certaines notions.
Le diabète est bien connu en médecine traditionnelle chinoise sous différents termes regroupant :
Xiao Ke : soif inextinguible
duo shi : manger beaucoup
Duo yin : boire beaucoup
Duo niao : uriner beaucoup
Fei Pang : obésité
Yang wei : impuissance
Ma mu : fourmillements et engourdissements
Chuang yang : plaies
Qing mang : baisse acuité visuelle
Pour la MTC, les causes sont une déficience innée (diabète juvénile par exemple) ou l’âge, une mauvaise nutrition (solide et liquide) et des dégâts causées par les émotions.
L’alimentation occidentale est souvent « parasitée » par du sucre ajouté, du sucre « caché » et la consommation régulière d’alcool.
Le sucre est « caché » car on ne se rend pas compte de la quantité de sucre dans un pain au chocolat, un carré de chocolat, un verre de jus d’orange etc.…Le sucre, suivant la MTC, est une substance qui en excès lèse le système rate-estomac.
La rate produit le sang et le Qi
La rate s’occupe de la transformation et du transport des nutriments et des liquides organiques dans le corps. Elle est aidée par le Foie dans cette tâche. La nutrition suivant la MTC étudie les saveurs et la nature des aliments. Par exemple, la saveur associée à la rate est le doux comme la saveur du riz et l’insipide comme la saveur de l’eau chaude. Mais dans nos sociétés modernes, cette saveur est confondue avec le sucre, surtout pour les personnes souffrant de « coups de barre » et de sensation de fatigue générale. En MTC, chaque aliment travaille en faveur d’un ou plusieurs organes et leurs méridiens. Avec une nutrition de mauvaise qualité, la rate souffre souvent de «vide» : elle va alors produire trop de mucosités dans le corps. Les mucosités sont de nature «collantes» et vont donc stagner dans le corps. Cette insuffisance peut être aussi à l’origine d’un mauvais rapport du cholestérol, excès de triglycérides etc.… La rate en insuffisance est responsable de surpoids et fatigue mais aussi d’émaciation, d’atrophie musculaire et de progression de la maladie elle-même.
L’alcool en excès lèse le foie
Le Foie participe au travail de transport-transformation de la rate et est responsable du stockage du sang. Il a en charge également les tendons et l’acuité visuelle. C’est aussi un organe qui participe à la gestion des émotions. Ses émotions associées sont la colère, les frustrations et les rancœurs.
Parmi les complications les plus connues du diabète, il y a les néphropathies, rétinopathies, neuropathies, les risques cardio-vasculaires, les problèmes d’infections récidivantes, les plaies, les problèmes d’érection etc.…
Les essais cliniques ont montré que l’acupuncture en complément des traitements anti diabétiques conventionnels peut améliorer considérablement un certain nombre de troubles et/ou de complications associés. Sans être une liste exhaustive, voici les principales affections pouvant en bénéficier :
• le métabolisme des lipides par abaissement du cholestérol total et des triglycérides et augmentation des HDL
• amélioration du métabolisme du glucose, de la filtration glomérulaire, réduction du taux d’albumine dans le sang, impact positif sur l’oxydation des protéines et des lymphocytes T
• protection de la fonction rénale
• les risques ischémiques
• amélioration des troubles de la gastro parésie
• amélioration des fonctions érectiles (moxibustion)
Ces essais cliniques doivent encore être complétés par d’autres études.
Actuellement, les U.S.A, la Chine, la Corée sont le fer de lance des recherches sur les possibilités qu’offre cette médecine ancestrale. Les recherches sont systématiques depuis les années 70 au pays de l’oncle SAM. La «stratégie» de l’OMS pour la médecine traditionnelle (médecines ancestrales et complémentaires) en 2014-2023 vise à :
• Mettre à profit la contribution potentielle de la MT à la santé, au bien-être et aux soins de santé centrés sur la personne
• Favoriser un usage sûr et efficace de la MT au moyen de la réglementation, de la recherche et de l’intégration des produits, pratiques et praticiens de MT dans les systèmes de santé, le cas échéant afin de développer une couverture maladie universelle.
La France résiste encore…
> Bibliographies
– Su Wen, Ling Shu : The treatment of modern western medical diseases with Chinese medicine, Bob Flows and Philippe Sionneau
Pubmedline (banques de données en anglais, cliquez sur search et entrez vos mots clés). Cliquez sur le lien
– Alice Tamaccio, praticienne en MTC :
Mme Tamaccio tient à disposition pour toute personne du corps médical intéressée, les textes cités. Contact