Les «anciens diabétiques» savent… mais en France près de 800 000 personnes sont diabétiques sans le savoir. Cet article les concerne en particulier, et pour les nouveaux diabétiques déclarés, ce sujet est approprié à leur nouvelle façon de vivre et à parfaire leur connaissance de la maladie.
Tout le monde connaît le diabète insulinodépendant qui nécessite des injections d’insuline quotidiennes. Cependant, on a tendance à ignorer l’autre forme de diabète, qu’on appelle aussi diabète gras ou non insulinodépendant. Il survient le plus souvent à partir de la quarantaine. Sans symptômes apparents au départ, ses conséquences sur la santé, au fil du temps et sans traitement, peuvent s’avérer graves.
Le diabète non insulino-dépendant ou diabète gras concerne 1 personne sur 4 ayant plus de 40 ans. En effet, à partir de cet âge-là, le corps a tendance à mal gérer le «sucre». S’il existe deux types de diabète sucré, un même organe est en cause dans les deux cas : le pancréas. Celui-ci a pour fonction de sécréter une hormone, l’insuline, dont l’organisme a besoin pour dégrader le glucose.
Lorsqu’il y a un dérèglement de l’insuline, le taux de glucose sanguin s’élève et les signes de diabète apparaissent.
Le diabète se caractérise soit par un arrêt total et définitif de la fabrication d’insuline (diabète insulino-dépendant), soit par une résistance à l’action de l’insuline et à un épuisement progressif de l’insulino-sécrétion (diabète non insulinodépendant).
Les premiers signes
• Sensation de soif.
• Envie d’uriner plus fréquente.
• Fatigue avec envie de manger.
• Infections cutanées ou des muqueuses, en particulier génitales.
Prévenir le diabète «gras»
À partir de 40 ans, il est recommandé d’avoir recours à un dépistage précoce du diabète en faisant une analyse de sang permettant d’évaluer sa glycémie. On doit la faire plus tôt si l’on rentre dans une catégorie à risques, soit :
• Si l’on a un parent diabétique.
• Si l’on a des kilos en trop, notamment au niveau de l’abdomen.
• Si l’on souffre d’hypertension ou/et d’hypercholestérolémie.
• Si, lorsqu’on est une femme, on a mis au monde un enfant de plus de 4 kg.
Le diabète, une maladie de plus en plus fréquente
On estime que d’ici l’an 2000, il y aura de par le monde cent millions de diabétiques. Si le diabète est une affection qui monte en flèche, c’est essentiellement à cause de notre mauvaise hygiène de vie : alimentation déséquilibrée, trop riche en sucres et en matières grasses et manque d’activité physique. Bref, le diabète est typiquement une maladie que l’on appelle « de civilisation ». En France, le diabète gras représente 80% des cas de diabète. Les personnes qui se “portent bien” sont plus particulièrement exposées à cette affection.
Comment se soigner ?
Le meilleur moyen de contrôler un diabète non insulino-dépendant, et donc d’éviter la prise de médicaments, est de maintenir le taux de glucose dans le sang, aussi près que possible de la normale.
> Les bons chiffres
La glycémie normale se situe entre 0,70 et 1,10 g/l avant les repas.
À partir de 1,20 g/l, on est en phase pré-diabétique.
Au-delà de 1,40 g/l, on est diabétique.
> Le rôle du sucre
Le sucre est nécessaire pour le corps humain. Il est en quelque sorte le “carburant” principal de l’organisme. Ingéré sous forme de sucre simple (fruit, miel, sucre blanc), de glucides complexes ou d’amidon (pain, pâte, pomme de terre), il est digéré et transformé en glucose, afin que notre organisme puisse l’utiliser. Le glucose est alors véhiculé par le sang vers les différentes cellules de notre corps, et il est stocké dans le foie ainsi que dans les muscles. C’est l’insuline, hormone pancréatique, qui permet l’utilisation du glucose dans le foie, les muscles et le tissu adipeux.
Les bonnes mesures
Le régime, associé à l’activité physique, peut dans un certain nombre de cas, suffire pour normaliser la glycémie et prévenir tous risques de devenir diabétique. Il faut également arrêter de fumer : le tabac accentue le risque d’athérosclérose et de maladie cardio-vasculaire.
Les risques
On a tendance à considérer que le diabète gras ou non insulino-dépendant est une forme mineure du diabète. Pourtant, il peut avoir des conséquences graves s’il n’est pas ou mal traité. Il peut évoluer en silence pendant des années, sans symptôme, ni douleur. Ce qui conduit souvent le malade à ne pas accepter sa maladie, lorsqu’il en prend connaissance lors d’un examen de routine ou de l’apparition des premiers symptômes. Si le diabète n’est pas dépisté, ou mal soigné, les malades peuvent souffrir au bout de plusieurs années des mêmes affections graves pouvant toucher les diabétiques insulino-dépendants.
> Une alimentation saine et équilibrée
L’alimentation du diabétique doit être proche de l’alimentation «idéale» préconisée à tous. Il faut simplement adapter les apports en fonction des besoins. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne faut pas supprimer les glucides (sucres), mais les quantifier, et bien les répartir sur tous les repas de la journée. Choisir des sucres lents, et fructose, évitez voire supprimer les sucres rapides (sucre blanc, sodas, pâtisseries).
> Choisir ses aliments
• Éviter les sucreries (confiseries, chocolat). Remplacer le sucre par des édulcorants. Les desserts sucrés sont tolérés à la fin d’un repas, où ils modifient moins la glycémie.
• Privilégier les glucides complexes, à absorption digestive lente, qui n’entraînent pas de brusques montées de glycémie. Pour cela, manger à chaque repas des céréales, des pâtes, du riz ou de la semoule.
• Consommer des aliments riches en fibres : légumes, légumineuses, pain complet, fruits frais, qui diminuent la vitesse d’absorption des aliments.
• Préférer le poisson, les viandes maigres et les laitages écrémés. Il faut toutefois consommer des acides gras mono et polyinsaturés, qu’on trouve par exemple dans l’huile d’olive.
• Ne prendre aucun alcool entre les repas ou à jeun.
Les artères
Le diabète peut provoquer une atteinte des vaisseaux. Il peut s’ensuivre des complications vasculaires, cardiaques ou cérébrales. L’artérite, entraînant un rétrécissement des artères des jambes, reste la première cause d’amputation non liée à un accident chez les diabétiques. Si l’on est fumeur, les risques sont augmentés.
Le cœur
Tout diabète peut être associé à une hypertension. Et l’hypertension artérielle est un facteur de risque cardio-vasculaire important. Celui-ci est 2 à 4 fois plus élevé chez le diabétique que chez les autres personnes.
Les yeux
L’œil est l’organe le plus touché par les complications du diabète. Le cristallin et surtout la rétine risquent d’être altérés en profondeur. L’examen de «fond de l’œil» fait partie des examens systématiques de dépistage et de contrôle de l’évolution des différents types de diabète. Négligées, les altérations de l’œil peuvent aboutir à des décollements de la rétine, voire à la cécité purement et simplement.
Les reins
Les vaisseaux du rein peuvent comme ceux de l’œil et du nerf être atteints par le diabète. On parle alors de néphropathie diabétique : une maladie très grave. L’atteinte rénale qui obéit à un processus lent et insidieux doit être dépistée le plus tôt possible.
La peau
La peau du diabétique a tendance à sécher, elle est à surveiller et à hydrater quotidiennement.
Les pieds
Mal irrigué, le diabétique doit prendre soin de ses pieds. Éviter la moindre blessure, ne pas marcher pieds nus. Ne pas utiliser d’outils tranchants pour couper les ongles.
Les dents
Les personnes diabétiques ont plus de difficultés à se défendre contre les bactéries ou à cicatriser ce qui peut induire des problèmes bucco-dentaires. Attention aux caries mais également aux gingivites ou autres maladies parodontales qui entraînent le déchaussement des dents. Le brossage des dents après chaque repas est essentiel. N’oubliez pas les visites de contrôle chez votre dentistes !
> Les conseils
• En cas d’obésité, perdre du poids en réduisant les sucres simples et les graisses saturées (attention aux graisses et sucres cachés !).
• Équilibrer les repas en répartissant les apports caloriques en 50% de glucides, 15% de lipides et 35% de protéines.
• Prendre 4 repas par jour et pour commencer, un petit déjeuner copieux comprenant des sucres rapides (fruits) et des sucres lents (céréales).
• Éviter les grignotages en dehors des repas.