De nombreux patients diabétiques font face à une surcharge pondérale, parfois allant même jusqu’à l’obésité. Une alimentation saine associée à une activité physique régulière est nécessaire dans le traitement du diabète mais ce n’est pas toujours facile de trouver le juste équilibre, sans tomber dans l’excès ni le dilettantisme.
En plus d’améliorer l’état de santé des diabétiques, la perte de poids permet de retrouver une image de soi positive, de se sentir plus beau et d’être plus dynamique. Le calcul est simple, lorsque l’on perd 5 kg, c’est au quotidien 5kg de moins que votre corps doit porter ! C’est un effet très agréable qui permet d’avoir une meilleure estime de soi, qui apporte de la confiance et permet de se sentir mieux dans sa peau en général.
Les efforts récompensés peuvent engendrer une motivation supplémentaire pour en perdre 5 de plus afin d’atteindre un objectif final poids/forme. Cependant, attention à ne pas tomber dans l’excès pour atteindre plus vite votre objectif. De même, ne continuez pas votre régime en dilettante, en y ajoutant quelques écarts quotidiens, que vous vous persuaderez d’avoir bien mérités. Suivez votre régime normalement, sans y penser et vivez pleinement votre vie.
Régimes et volonté de mincir
Avant tout, informez vous sur les régimes adaptés au diabète, les régimes à bannir et demandez conseil à votre médecin ou à un nutritionniste. S’informer est la première étape pour connaître quelques règles de bonne santé par rapport au diabète et si le sujet vous intéresse n’hésitez pas à approfondir vos connaissances en matière de santé et de nutrition. Mais cela ne doit pas devenir un sujet de réflexion permanent qui accapare toutes vos pensées et conversations.
Cette démarche est à considérer juste comme un travail ponctuel de documentation et de compréhension afin d’intégrer les connaissances qui vous aideront à choisir le régime alimentaire adapté à la fois à votre diabète, à votre personnalité et à vos préférences alimentaires. Choisissez un régime dont la perte de poids est lente mais régulière qui ne vous demandera pas d’effort de volonté irréalisable sur le long terme.
Optez pour un régime peu restrictif qui n’induit pas de frustration, tout en continuant de maîtriser votre taux de glycémie.
Lorsque vous avez choisi votre régime, l’étape suivante est de déterminer vos objectifs santé et de perte de poids. Cette démarche est essentielle car elle doit établir les priorités. La perte de poids ne doit pas devenir une priorité au détriment de l’objectif santé. Soyons clair, pour un diabétique, l’objectif santé est la priorité.
Ensuite, une bonne hygiène alimentaire permet une perte de poids progressive. Etablissez un programme sur le long terme. Par exemple, si vous avez 20 kg à perdre, envisagez votre régime sur 10 mois. Cela représente environ 2 kg par mois.
Si vous n’avez que 10 kg à perdre, cela vous prendra 5 mois pour y parvenir. Reconsidérez votre période de régime sur l’échelle de votre vie. 10 mois ou 5 mois paraissent soudainement un laps de temps dérisoire.
Attention à l’obsession
de la perte de poids
Certains patients auront tendance à se focaliser sur la perte de poids au détriment d’une alimentation équilibrée, en diminuant les quantités recommandées ou en supprimant régulièrement certains aliments des repas, pouvant induire des carences en vitamines, mais permettant une perte de poids plus rapide.
L’observance trop stricte, voire obsessionnelle de certains régimes n’est pas une solution efficace sur le long terme. Le patient ne change pas ses habitudes alimentaires qu’il remplace par une volonté plus intense afin de se priver davantage, provoquant ainsi un stress à la fois physique et psychologique sur son organisme.
A plus ou moins long terme, sa volonté risque de s’éroder et le risque de retomber dans les erreurs alimentaires du passé est presque certain, avec une reprise partielle ou totale du poids si difficilement perdu, puisque patient s’est infligé un effort de volonté supplémentaire.
En outre, le retour brutal à une alimentation déséquilibrée et en excès implique des risques importants et des complications dangereuses pour la santé d’une personne diabétique. D’un point de vue psychologique cela met le patient face à la culpabilité et à un échec personnel. Cela engendre une perte de l’estime de soi et une déprime.
Ce comportement est régulièrement observé chez les femmes qui ont tendance à suivre leur régime de façon obsessionnelle tandis que les hommes auront plutôt tendance au dilettantisme et à augmenter les quantités.
On observe les mêmes effets chez les patients qui ont suivi des régimes trop restrictifs, favorisant ainsi les frustrations alimentaires. Le patient est en état de manque pendant trop longtemps et fini par succomber aux tentations trop sucrées, trop salées ou contenant un niveau élevé de matières grasses.
C’est un phénomène fréquent chez les personnes qui suivent des régimes ultra protéinés sans aucune matière grasse, sans aucun sucres ni féculents. La perte de poids est souvent rapide et importante mais au moindre écart la reprise de poids est encore plus rapide !
La personne rechute, reprend son poids de départ et parfois plus, puis reprend son régime, rechute et s’enferme dans une spirale de perte et de reprise de poids qui peut durer des années. C’est ce que l’on appelle l’effet «yo-yo».
Les troubles du comportement alimentaire
Certains patients ont déjà suivi plusieurs régimes équilibrés et non restrictifs mais n’arrivent pourtant pas à avoir une perte de poids durable et à stabiliser leur poids.
Ils alternent des périodes de régimes et des périodes durant lesquelles ils se nourrissent de façon compulsive sans pouvoir se maîtriser. Cela pose un réel problème qui empêche de lutter contre la maladie du diabète et bien évidemment de perdre du poids.
Ces patients sont atteints de troubles du comportement alimentaire. C’est là que les thérapies peuvent jouer un rôle important. En dehors des techniques de thérapies classiques avec un psychologue ou psychothérapeute, il existe aujourd’hui d’autres types de thérapies telles que la thérapie cognitive et comportementale (TCC).
• Cognitive pour les préjugés et les erreurs de raisonnement qui gênent nos relations, altèrent le sens de notre vie, notre estime de soi, notre adaptation et notre évolution.
• Comportementale pour les comportements inadaptés induits ou maintenus par des émotions négatives (souffrances psychologiques comme l’anxiété, l’agressivité et la dépression).
Les TCC s’appuient sur l’observation et la modification du comportement problématique d’un individu. La thérapie cognitive et comportementale, lorsqu’elle est appliquée à la nutrition est une méthode thérapeutique dont le but est de modifier durablement le comportement alimentaire par l’apprentissage des fonctionnements.
Elle repose sur l’idée que le patient atteint de troubles du comportement alimentaire est un individu chez qui la maladie est un élément clé de l’édifice d’ensemble : le trouble du comportement alimentaire représente le moyen qu’a trouvé le patient pour répondre à une pression qu’il ne maîtrise pas par ailleurs.
La TTC est une «thérapie active» : le psychothérapeute échange avec le patient,
il le renseigne, lui propose des techniques, des astuces, des exercices à pratiquer en dehors des séances, etc. Parmi ces techniques figurent la relaxation, le jeu de rôle, l’apprentissage des comportements appropriés la restructuration cognitive, le façonnement, les modifications de schémas précoces inappropriés etc.
En fonction des objectifs à atteindre, un programme et un planning précis sont définis et les progrès sont évalués à chaque séance.
Bien choisir son thérapeute
Les TCC sont pratiquées par des psychiatres et des psychologues formés spécifiquement et durent généralement moins d’un an, avec des objectifs et un planning précis.
Mais certaines personnes n’ayant pas de formation sérieuse proposent également des séances en TCC. Il faut donc rester prudent dans le choix de son thérapeute.
Il est recommandé de rencontrer au moins deux thérapeutes afin de choisir celui avec qui vous vous sentez le plus en confiance. Evitez les approches à la mode qui promettent de résoudre vos problèmes rapidement ou exigent de couper les liens avec votre entourage. N’hésitez pas à demander à votre thérapeute les détails de sa formation et sa manière de travailler. Vous pourrez ainsi mieux déterminer s’il peut vous aider à résoudre votre problème.
En moyenne, une séance de TCC dure 45 minutes et son prix varie de 30 à 140 euros, selon la qualification du thérapeute. Les thérapies comportementales et cognitives sont remboursées par la Sécurité sociale lorsqu’elles sont effectuées avec un psychiatre. Certaines mutuelles remboursent partiellement les séances de TCC. Renseignez-vous auprès de votre organisme d’affiliation.